Florence : Divine comédie de Dante et orbites des planètes

 

 

Florence : Divine comédie de Dante et orbites des planètes


Depuis l’époque des chaldéens et de Pythagore une belle étape intellectuelle avait été franchie : la voûte céleste n’était plus un plafond où seraient accrochées les planètes et les étoiles mais un espace à trois dimensions. Dans plusieurs œuvres d’art du Moyen-Age et de la Renaissance, fresques ou vitraux, gravures et enluminures, tableaux des plus grands peintres, le ciel est représenté sur 7 niveaux successifs répartis en profondeur, et cela qu’il s’agisse du Christ en majesté, Créateur du Monde ou de l’Echelle de Jacob avec des anges montant au ciel.

 

La Divine Comédie de Dante par Domenico di Michelino

Je propose d’aller au Duomo de Florence voir la Divine Comédie de Dante par Domenico di Michelino. Elle est ici dans le bas-côté gauche de la cathédrale.

 Derrière Dante je reconnais la ziggurat, avec ses 7 terrasses : depuis Saturne au 1er niveau, „… à la Lune au 7niveau. Au-dessus de la ziggurat les 7 niveaux du ciel : la Lune, la plus rapide sur la plus basse orbite, jusqu’à Saturne, la plus lente sur l’orbite la plus haute. Chaque planète, accompagnée de son symbole, est dessinée sur une orbite en arc de cercle et chaque zone orbitale se distingue par sa couleur.

 Souvent les artistes écrivaient en toutes lettres le nom de la planète et à côté leur période de retour devant les étoiles, tu les connais : 27 jours pour la Lune, …à 30 ans pour Saturne.

 Mais, il manque Jupiter ?

 Non, cette planète doit être cachée derrière cet horrible encadrement posé par un iconoclaste. Jupiter est situé sur l’avant-dernière orbite mais comme l’artiste a placé Jupiter à son point culminant, au méridien cette planète se retrouve cachée derrière le cadre, tandis que Saturne, située sur la dernière orbite plus lointaine, se lève à peine, et on peut la voir dans l’angle gauche.

 Oh ! Juste dans l’angle, la sphère étoilée ! au-delà du système solaire.


florence

image http ://timelineflorence.com/ Artiste  and Writers . Remerciements.

Florence, Duomo, tableau de Domenico di Michelino, daté de 1465, situé dans le bas-côté gauche de la cathédrale de Florence. Au premier plan Dante Alighieri, 1265-1321, tenant son poème de 100 chants la Divine Comédie Enfer-Purgatoire-Paradis. En arrrière-plan une ziggurat à 7 terrasses. Dans le ciel, de droite à gauche : le Soleil, Vénus, Mars, Mercure, Saturne et au delà du système solaire la sphère étoilée, dans l’angle gauche.


Les niveaux célestes des planètes…et des anges!

Un bel ouvrage, Figures du ciel, publié en 1998, par les astrophysiciens Marc Lachièze-Rey et Jean-Pierre Luminet* avec le concours de la Bibliothèque nationale de France montre ces magnifiques représentations des 7 niveaux des planètes comme le De philosophia mundi de Guillaume de Conches 1276 ou le Livre du Ciel de Nicole Oresme, 1377. D’autres représentations christianisées, comme La destinée de l’âme du 12e siècle, ajoutent au-dessus de Saturne les niveaux des anges, chérubins ou séraphins, puis ceux des archanges, et à l’apogée le Christ, Créateur de Tout.

 

La mandorle

Medieval views of the cosmos d’ Edson and Savage-Smith*, montre une représentation très instructive du Songe de Scipion selon les commentaires de Macrobe, datée du 14e, avec les 7 niveaux des planètes, les étoiles réparties en profondeur dans l’espace et la Voie lactée, tracée comme une « mandorle » constituée d’une multitude d’étoiles (voir en page 10). La mandorle ou « amande » est la figure géométrique limitée par deux arcs de cercles verticaux. Elle est très répandue dans l’iconographie chrétienne. Elle englobe le Christ Créateur du Monde sur les porches des cathédrales gothiques comme sur les fresques des églises d’Orient et d’Occident. Dans le songe de Scipion la Mandorle représente la Voie lactée, mais souvent elle représente la bande écliptique avec la Lune et le Soleil. La constellation australe de la Croix du Sud ainsi rebaptisé par Magellan était nommée La mandorle par Vasco de Gama, ce sont les Quatre étoiles claires citées par Dante. Ces quatre étoiles, qui figurent dans le catalogue d’Hipparque, étaient alors visibles de Rhodes.